Ecole de Mons

L’école de Mons : son histoire, ses maîtres

Lire, écrire, compter, ce sont depuis le IVe millénaire avant Jésus-Christ les indices d’une société civilisée possédant de ce fait une certaine forme de scolarité : la transmission du savoir.
C’est la Mésopotamie (l’Irak actuel) et l’Egypte qui recueillent les plus anciennes traces connues.
L’Antiquité gréco-latine fourmille d’écoles mais elles sont sélectives.
La progression du christianisme en Europe, à partir du IIIe siècle, fait que l’Eglise prend une place prépondérante dans l’éducation, l’ouvrant à tous les enfants.
Charlemagne, au VIIIe siècle, est devenu l’archétype des fondateurs de systèmes scolaires dont les centres furent les paroisses et les abbayes.
Des congrégations à forte dominante éducative étaient fondées au cours des siècles : Ursulines pour les filles, Jésuites, Frères des Ecoles chrétiennes pour les garçons. La distinction entre enseignement public et enseignement privé n’avait pas de sens avant la Révolution de 1789.
La Convention vote en l’an II (1793) le principe d’un enseignement d’Etat, crée un ministère de l’Instruction publique et un Corps des instituteurs sous la surveillance des municipalités.
Pour exercer la fonction d’instituteur, il est exigé un brevet de capacité accordé à ceux qui « savent suffisamment lire, écrire et chiffrer pour en donner des leçons » et un certificat de bonne conduite du maire de la commune et du curé. L’ordonnance du 29 février 1816 fait obligation aux communes de pourvoir à l’instruction primaire de tous les enfants et à la laisser gratuite pour les indigents.

C’est à partir de cette période qu’a commencé l’enseignement à Mons.

Les enfants de Mons, nos ancêtres, qui se rassemblaient autour d’un maître d’école, que leur fallait-il apprendre ? Il nous faut prendre conscience de l’effort considérable que l’écolier du XIXe siècle avait à faire pour maîtriser la langue française ! Dans les familles, les champs, les ateliers, c’était surtout en patois que la communication se faisait.

Il n’y a pas encore de bâtiment Ecole mais on sait qu’en 1824, Monsieur Antoine Guerrier est autorisé à exercer, il a 10 élèves payants, 8 en été. Sa rétribution mensuelle par enfant est de 1,50Fr.

C’est une école privée élémentaire catholique à enseignement individuel. Ce n’est qu’une minorité des enfants qui sont scolarisés, la population de la commune de Mons est d’un millier d’habitants.

En 1834, il enseigne seulement à 14 garçons et 5 filles. Il cessera son activité d’instituteur en 1841.

Antoine Guerrier est né à Mons le 16 octobre 1784, fils des métayers du domaine des Parisons, ses parrain et marraine sont les propriétaires du château de Périgères et du domaine. Est-ce à eux qu’il doit son instruction ? Lorsqu’il se marie en 1808 à Mons avec Marguerite Buffet de Villefranche, il est cultivateur aux Parisons.

Il participe à la vie de la commune, il est adjoint au maire pendant de nombreuses années (en 1821, 1826, 1832). Antoine Guerrier mourra en 1851 à Bonnat.

Sous Louis-Philippe est franchie l’étape capitale de la loi Guizot en 1833 prescrivant aux maires des communes de plus de 500 habitants d’ouvrir une école de garçons et d’assurer un salaire minimum décent aux instituteurs.
Les connaissances à enseigner sont classées en deux parties :
- les matières obligatoires : instruction morale et religieuse, lecture, écriture, éléments de la langue française et du calcul, système métrique, système légal des poids et mesures et couture pour les filles.
- les matières facultatives : éléments de géographie et d’histoire (enseignés au cours supérieur), arithmétique, opérations pratiques, notions de sciences physiques et naturelles, instruction sur l’agriculture, l’industrie et l’hygiène, tenue des livres, dessin, chant, arpentage et gymnastique pour les garçons.
L’enseignement est « magistral ». Le Maître dispose de l’autorité du savoir.
Les écoliers reçoivent les données transmises par le maître et les appliquent en de nombreux exercices. La mémoire est très sollicitée. Il faut apprendre par cœur les tables de calcul, les départements avec les préfectures et les sous-préfectures.
Dans l’école primaire du XIXe siècle, les bons points circulent. Les « lignes » répétitives ont double valeur : punition et mémorisation.
Les problèmes, le calcul font manier les unités de poids et mesures et les unités de prix.
Les leçons de sciences, les cours de géographie portent sur l’environnement proche.
L’école tend à former des citoyens conscients et bien insérés dans la société.
La morale est enseignée chaque jour. Sans référence à la religion, elle transmet les grands principes judéo-chrétiens de vérité, de conscience professionnelle, d’honnêteté, de fidélité et de respect du prochain.

Pour appliquer la loi Guizot, le Conseil municipal de Mons nomme le successeur d’Antoine Guerrier. En 1842, Monsieur François Voissier, instituteur privé à Aigueperse, doté d’un brevet de capacité et d’un certificat de moralité, devient instituteur à Mons. 26 garçons et 10 filles sont scolarisés cette année-là. Il restera deux ans.

Et, en 1843, à la suite de nombreuses discussions aux séances du Conseil Municipal, le maire expose le plan et fait lecture du devis estimatif dressé pour la construction d’une Ecole-Mairie située dans le bourg, au verger de la cure. C’est le bâtiment actuel de la mairie qui depuis a subi plusieurs transformations.

« Il avait, au rez-de-chaussée, deux portes d’entrée, une à droite (entrée des garçons) qui donnait accès à la salle de classe des garçons, une autre à gauche (entrée des filles) donnait accès à une petite salle pour les filles, séparée de celle des garçons par une cloison légère, ainsi qu’à la cuisine de l’instituteur et à l’escalier pour aller au 1er étage où se trouvait la salle de mairie avec un réduit pour les archives et deux chambres pour l’instituteur. »

La construction de l’école-mairie sera autorisée par l’Ordonnance royale du 11 juin 1844 (signée par Louis Philippe, roi des Français) qui donne droit à des subventions. L’entrepreneur Gilbert de Randan en réalisera la construction en 1847 et 1848.

C’est Monsieur Matthias Borel qui est le premier instituteur dans ce bâtiment. Bachelier ès-lettres et instituteur à Vollore-Montagne, il est nommé à Mons en 1844. Il est aussi secrétaire de mairie, double service communal fréquemment exercé.

Puis, en 1863 est nommé Monsieur Etienne Brochette, titulaire du Brevet Elémentaire et qui a déjà eu les fonctions d’instituteur libre puis précepteur puis instituteur communal.

La commune a dans ses archives le Registre de l’Ecole communale de garçons de 1869 qui donne des renseignements sur la classe à Mons. Ce registre montre que les garçons sont alors admis à l’école toute l’année mais qu’ils s’absentent souvent pour aider leurs parents. Plus tard, il sera fixé que l’école ne recevra pas d’élèves en août et septembre : période de moissons et de vendanges. La rentrée sera fixée au 1er octobre.

Sur ce grand registre mensuel sont notés pour chaque élève, les jours d’absence, les places obtenues pour chaque matière ainsi que les notes d’assiduité à l’école, d’application au travail, de progrès et de conduite. A cette époque, les garçons qui ne disaient pas bonjour et qui n’enlevaient pas leur casquette lorsqu’ils croisaient le maître étaient punis.

Tableau récapitulatif des garçons scolarisés en 1869 (la population de Mons est de 977 habitants).

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Soit un total de 113 garçons dont 50 seulement fréquentent l’école (30 payants et 20 gratuits).

La liste des enfants admis gratuitement est dressée par le Maire et le Curé.

En 1867, la loi Duruy fait l’obligation pour les communes d’avoir une école de garçons et une école de filles. Il faudra alors construire un mur de clôture de la cour qui servira pour les deux récréations journalières instaurées par cette loi.

A cette date, Monsieur et Madame Brochette sont en charge de l’école comme l’indiquent les archives communales : « une école publique dirigée par Monsieur Brochette, instituteur communal, existe et outre cela, dans la même classe et toujours sous la surveillance de Monsieur Brochette, il existe une école de filles ; les travaux à l’aiguille y sont constamment dirigés par Madame Brochette avec le plus grand soin et avec le plus grand zèle. Madame Brochette, quoique n’ayant pas de brevet, est très capable de diriger l’instruction des petites filles qu’on lui confie. » (archives du 25 août 1867)


En 1873, Madame Brochette est remplacée par une de ses filles Eugénie Brochette, qui est la première institutrice diplômée de l’école communale de Mons. Elle restera six ans, jusqu’à son mariage en 1879. C’est sa sœur Maria Brochette qui lui succèdera pendant deux ans. La famille Brochette est restée 20 ans à Mons.

L’institutrice fait l’école dans une salle de la mairie mais en 1876 la municipalité loue une grande salle éclairée par deux fenêtres, d’une superficie de 31 mètres carrés pour que l’institutrice puisse enseigner aux 51 filles inscrites. « Le local se trouve très bien placé pour l’accès, la surveillance ; il est dans la maison la plus proche de l’église ; il est indépendant. Le prix de location ne dépasse pas 95fr par an, prix d’autant plus avantageux que le propriétaire fournira les tables et bancs pour compléter provisoirement le mobilier de l’école. » Le bail est de trois ans. Il ne sera pas renouvelé.

Pendant plus de dix ans, la commune, qui a peu de ressources, ne sera pas propriétaire d’une salle de classe pour les filles ni d’un logement pour l’institutrice. L’école est dans la grange de chez Chazal.

Sous la 3ème République seront proclamées les lois de Jules Ferry en 1882 qui instaurent l’école obligatoire, gratuite et laïque, pour tous les enfants de 6 ans jusqu’à 14 ans.

Le 18 mai 1882, une Commission municipale scolaire est instituée pour surveiller et encourager la fréquentation des écoles (loi du 28 mars 1882). Elle comprend : le maire Le Guay Gustave, un délégué du canton de Randan nommé par l’Inspecteur d’Académie et trois conseillers municipaux (au plus un tiers des 12 conseillers) : Planche Henri, Morlet Simon, Moussat Victor.

A cette époque, à Mons, ce sont une cinquantaine de garçons qui sont enseignés par un instituteur et une cinquantaine de filles enseignées par une institutrice.

Depuis 1880, il est établi que la classe dure trois heures le matin et trois heures le soir, le principe des deux récréations créées par Victor Duruy étant maintenu.

Les écoles sont fermées les dimanches, les jeudis et les jours fériés.

Le poids financier courageusement porté par la commune de Mons sera désormais partagé avec des instances nationales.

Des subventions seront obtenues par les soins de la Commission municipale scolaire. Une Caisse des écoles est établie en vue de venir en aide aux communes pauvres (loi de 1882). La commune prend donc la décision de construire une seconde école en faisant un emprunt à amortir en 30 ans, à la Caisse des écoles.

Le 17 août 1884, l’adjudication de l’école de filles est signée au bénéfice de l’entrepreneur Jean Seguin de Pragoulin et les travaux seront achevés en 1886.

Alors, l’école communale de Mons a acquis l’aspect qui nous est familier.

Ce sont Monsieur et Madame Dutheil qui ont vu cette réalisation et ont apprécié le confort de la nouvelle école et du nouveau logement. Ils sont restés 28 ans à Mons (de 1883 à 1911). Antoine Dutheil était originaire de Ceilloux (né en 1847) et Jeanne Dutheil née Roche, de Beauregard-l’Evêque (en 1855).

Alors que la loi Guizot ne prévoyait qu’une attestation d’études fournie aux enfants assidus pour favoriser leur placement professionnel, c’est la loi Jules Ferry qui a organisé le Certificat d’Etudes Primaires : le fameux « certif », ce parchemin convoité par tant de générations d’enfants et par leurs parents.

La loi Jules Ferry (art.6) a institué un Certificat d’Etudes Primaires qui justifie d’un bagage scolaire. On peut le passer dès l’âge de 11 ans. On élèvera ce seuil à 12 ans et il dispense du temps de scolarité obligatoire qu’il reste à faire.

Monsieur et Madame Dutheil ont eu l’honneur et la charge de préparer les premiers élèves à ce diplôme.

Le journal « Le Moniteur du Puy-de-Dôme » du 29 juillet 1888 nous donne le compte-rendu de l’épreuve du Certificat d’Etudes qui a eu lieu le mardi 24 juillet à Randan. Sur 35 candidats, 28 seulement ont été admis. Parmi eux, de Mons, il y a eu deux garçons présentés et deux reçus et quatre filles présentées et trois reçues. Leurs noms ne sont pas indiqués sauf celui de Francisque Grangeon (il avait 12 ans) qui a été reçu premier du canton et a obtenu un prix de 15fr. Nous savons par des archives familiales qui ont conservé le diplôme que le deuxième garçon reçu cette année-là est Simon Faucher (il avait 13 ans).

A Mons, les derniers Certificats d’Etudes datent de 1967. C’était un examen départemental, pour lequel l’Instituteur choisissait ses candidats mais l’inscription libre était possible.

Les archives municipales de la fin du siècle contiennent quelques indications :

—En 1889 (loi du 19 juillet), la rémunération totale des instituteurs dont la commune en avait eu la charge pendant cinquante ans est transférée au Trésor Public.

—L’année 1891 ayant été très pauvre en récoltes, le Conseil Municipal du 15 novembre décide que les frais de chauffage assumés habituellement par la contribution personnelle de chaque enfant seront exceptionnellement assumés par la commune pour les 20 enfants dont les parents sont sans ressource.

—Un article du journal « le Moniteur » en 1892 rapporte la rénovation de la Mairie-Ecole.

« Rubrique de Mons : La mairie-école, construite en 1846, n’avait depuis longtemps subi aucune réparation. Le crépissage était dégradé et les volets ne tenaient plus. Le Conseil Municipal n’a pas hésité à voter les fonds nécessaires à la restauration de la maison commune. Les travaux viennent d’être terminés. ».


—En 1898, le Conseil décide de placer à l’entrée de la Maison Commune un portail en fer avec fronton qui nécessite aussi le remplacement des piliers en pierre de Volvic.

A partir des premières années du XXème siècle jusqu’aux années 1970, tous les instituteurs et institutrices de Mons ont le même curriculum vitae : Brevet Elémentaire puis deux années à l’Ecole Normale de Clermont-Ferrand dont ils sortent avec le Brevet Supérieur, et ensuite sont titularisés par le Certificat d’Aptitude Pédagogique (C.A.P.).

Des souvenirs se précisent car les maîtres et les maîtresses dont nous allons faire connaissance ont formé des générations proches.

En 1911, Madame Chavarot a retrouvé sa terre natale de Mons.

Madame Chavarot, née Marie Charrint, est née le 23 août 1876 aux Charmes de la Fontaine, fille de Jeanne Charrint. Sa mère est allée travailler à Paris comme cuisinière et Marie Charrint a été élevée aux Charmes de la Fontaine par ses grands-parents. Elle a été probablement une des premières élèves de la nouvelle école de filles.

Après avoir été diplômée de l’Ecole Normale de Clermont et avoir obtenu son CAP en 1899, elle s’est mariée avec un instituteur Antoine Chavarot. A la suite de plusieurs postes en commun, ils ont été nommés à Mons et y sont restés pendant 12 ans. Ils y ont partagé les espoirs et les souffrances des familles de soldats de la guerre de 1914-1918. On les imagine cherchant à consoler les enfants des blessés et distribuant le verre de lait des enfants des combattants.

En 1923, Monsieur et Madame Chavarot ont été nommés à Saint-Babel.

Madame Chavarot est décédée à Ecouen (Seine-et-Oise) le 11 novembre 1954.

De 1923 à 1931, un autre couple d’enseignants est nommé à Mons : Monsieur Armand Chadeyron et Madame Louise Chadeyron née Dargelos, secondée par Mademoiselle Chamalet, Madame Y. Beaudoux, Madame Guittard et Madame Besson. De cette période, des archives commencent à fournir des photos et des articles de journaux. Il s’instaure alors des sorties de classe, à Volvic ou à Chatel-Guyon ou la visite du château de Tournoël ou la montée au sommet du Puy de Dôme. Jusqu’alors l’école avait été un sanctuaire fermé. Avec la simplification des transports en autocar organisés, les instituteurs entraînent les élèves à la découverte de la région.

L’année 1931, cinquantenaire des lois Jules Ferry, est l’occasion dans toutes les communes de France de fêtes et de manifestations.

En 1931, sont nommés à Mons Monsieur Félix Raymond et Madame Octavie Raymond née Dechet. Ils ont eu une période tranquille, Monsieur Raymond était aussi secrétaire de mairie, mais à partir de 1936, des grondements sourds, des grèves, des échos de guerres voisines, sans perturber directement la vie scolaire, laissent présager une catastrophe. La guerre éclate en France le 19 septembre 1939. Monsieur Raymond est mobilisé puis fait prisonnier comme plus d’un million de militaires français. Il s’évade, rejoint sa famille, reprend son poste à Mons. En 1943, son engagement dans la Résistance le jette dans un drame. Arrêté par la milice le 19 avril 1944 dans la cour de l’école pendant la récréation, ses anciens élèves se le rappellent, il est déporté dans le camp de concentration de Dachau et meurt le 20 février 1945.

La mobilisation du maître titulaire entraîne la venue à Mons de jeunes remplaçants tel Marcel Bathier de Bonnat alors étudiant à Clermont. Devenu professeur à l’Université, il reste attaché à Mons où il s’est plu.

Après la guerre de 1939, l’école devient mixte, les élèves sont alors répartis en deux groupes : « les petits », cours préparatoire et élémentaires, dans l’école du haut (la nouvelle école de filles) et « les grands », cours moyens et de fin d’études, dans l’école du bas (l’école-mairie).

Après avoir exercé ensemble à Egliseneuve d’Entraigues et à Saint-Genès-Champespe, Monsieur et Madame Crochet sont nommés à Mons le 1er octobre 1948.

Monsieur Jean Crochet est titulaire de la classe « des grands » jusqu’en 1962, date à laquelle il est nommé Conseiller pédagogique dans la circonscription de Thiers.

Madame Renée Crochet, née Viallis, enseigne à Mons jusqu’en 1968, successivement titulaire de la classe « des petits » jusqu’en 1962 puis de celle « des grands ». C’est Monsieur Vallenet de Randan qui assure la classe « des petits » de 1964 à 1966.

Cette période d’école nous est bien connue, Monsieur et Madame Crochet sont encore présents dans la mémoire de nombreux Monsois. Leurs deux fils, Jean-François et Alain, ont fait toute leur scolarité à Mons : cours préparatoire et cours élémentaires avec maman, cours moyens dans la classe de leur père.

Les enfants viennent à l’école d’abord pour s’instruire, mais le temps qu’ils lui consacrent n’est pas uniquement voué à la pédagogie.

Il y a les trajets. Certains hameaux sont distants de l’école (comme Pré-de-Bêche, La Beaume, La Boutière, Le Port-de-Ris, Demolle, Le Tronchet). Parfois, l’aller-retour représente 6 kilomètres de marche à pied en sabots. Ce n’est qu’à partir de 1950 que la bicyclette sera utilisée par quelques familles mais la côte de Mons est difficile à monter et dangereuse à descendre. Bien des élèves, surtout les plus jeunes, laissent leurs vélos sous le hangar Chauffour.

Les repas. La cantine scolaire est d’invention récente. A Mons, elle fonctionnera à partir de 1988.

Avant, surtout l’hiver, les enfants des hameaux apportaient leur panier de provisions et les gamelles chauffaient sur le poêle de la classe. Quelques écoliers mangeaient aux auberges.

On sait que, vers 1950, la mère de l’instituteur (Madame Crochet) ouvrait la cuisine du logement de fonction et servait les enfants.

La détente. La loi a fixé les temps de récréation, ce qui impliquait une cour clôturée.

Les garçons jouaient aux billes, au ballon, aux osselets… Les filles à la corde à sauter, à la marelle, au chat perché…

Entre midi et 14 h, il y avait pour beaucoup une heure de catéchisme presque tous les jours et certaines se rappellent profiter du temps libre pour aller parler au perroquet de Mme Buffet à Villefranche en passant par les Vioux et la passerelle.

A partir de 1955, des collèges sont ouverts et de nombreux enfants partent à 11 ou 12 ans. De plus, le nombre d’habitants de Mons ayant beaucoup diminué, une classe fut supprimée et le bâtiment de la mairie n’abrita plus d’école. Dès lors l’école sera dans le bâtiment qui sert encore actuellement.

En 1968, il y a une classe unique. C’est Madame Danielle Bargoin qui est institutrice pendant dix ans. Puis Monsieur Guy Gidel sui succède pendant un an et Madame Ruth Cartailler pendant trois ans. 

A partir de 1955, des collèges sont ouverts et de nombreux enfants partent à 11 ou 12 ans. De plus, le nombre d’habitants de Mons ayant beaucoup diminué, une classe fut supprimée et le bâtiment de la mairie n’abrita plus d’école. Dès lors l’école sera dans le bâtiment qui sert encore actuellement.

En 1968, il y a une classe unique. C’est Madame Danielle Bargoin qui est institutrice pendant dix ans. Puis Monsieur Guy Gidel sui succède pendant un an et Madame Ruth Cartailler pendant trois ans.

En 1982, l’instruction des enfants de Mons est confiée à Monsieur Didier CHASSAIN. Pendant les six premières années il aura une classe unique mais en 1988, le nombre d’élèves dépassant 30, la classe est alors scindée en deux et Monsieur Chassain est chargé de la « classe des grands » : cours élémentaires et cours moyens. Pendant cette période et jusqu’en 2008, date du regroupement pédagogique des écoles de Mons et de Beaumont-les-Randan, la « classe des petits » est confiée successivement à Monsieur Luc Rochias, Madame Viviane Gaudillère, Madame Geneviève Jeannet, Madame Colette Pinaud, Mademoiselle Isabelle Guimard, Madame Martine Cognord, Monsieur Jean-François Drigeard, Madame Geneviève Longeac, Mademoiselle Claire Deret, Mademoiselle Florence Boual, Mademoiselle Laëtitia Camus, Madame Karine Mazerolle.

Monsieur Chassain exercera à Mons jusqu’à sa cessation d’activité en 2014 soit 32 ans. Nommé Professeur des écoles en 2005, il est fait Chevalier de l’Ordre des Palmes Académiques en 2007. Monsieur CHASSAIN est maire de Mons depuis 1995.

Conclusion. La commune de Mons est privilégiée par l’existence d’archives bien tenues génération après génération. Elles montrent bien l’énergie, la persévérance, l’efficacité avec lesquelles la municipalité de Mons, pendant quatre-vingt années consécutives au XIXe siècle, s’est attelée à la difficile réalisation du vaste programme de scolarisation universelle que les gouvernements successifs lui proposaient. Certains conseillers municipaux, comme leurs électeurs, ne maîtrisaient pas le français, ne savaient pas écrire (le maire signe à leur place). Ils n’en étaient que plus impliqués dans le projet d’instruction de leurs enfants.

Quand l’école communale de Mons a été fonctionnelle, vers 1890, elle a fourni aux garçons et aux filles les bases fondamentales de l’Instruction, les clefs d’entrée dans la vie professionnelle. L’Ecole a été aussi l’occasion pour tous les enfants du pays de mieux se connaître par le travail, les jeux, l’organisation commune de la vie quotidienne. Merci, Charlemagne ! et merci à vous, les maires et conseillers de Mons des XIXe et XXe siècles ! Lentement, péniblement parfois, vous avez trouvé les bâtisseurs, les enseignants et l’argent nécessaire pour donner à tous les habitants une école avec ses promesses d’avenir…car l’histoire de l’école de Mons se poursuit !

Anne-Marie Martre – Monique Martre
Fait à Mons, mars 2017.